Bien gérer son portefeuille implique de savoir aussi gérer ses émotions. Ceci est possible en prenant des risques mesurés et en ayant une bonne compréhension de la partie qui se joue. Décryptage, la newsletter de PurePerf, cherche chaque mois à décoder l’environnement économique et les forces qui font bouger les marchés. En toute humilité, nous partageons nos vues sur les dangers et les opportunités qui se profilent.
Est-ce le début de la fin ?
Si l’adage “sell in May and go away” n’a pas été confirmé cette année (les actions devraient finir le mois en hausse), il n’en demeure pas moins que la hausse des indices actions a une fois de plus été tirée par quelques titres, notamment NVDIA dont nous avons déjà parlé (+127% depuis le début de l’année, +32% en mai). Si on regarde un peu en détail, le nombre de valeurs en hausse est inférieur au nombre de valeurs en baisse sur le mois.
La récession attendue en 2023 à la suite des hausses de taux de la Fed les plus draconiennes depuis l'ère Volcker ne s'est pas produite, car ces hausses ont été compensées par une flambée du déficit fédéral américain à près de 2 000 milliards de dollars, soit 6,5 % du PIB.
Avec ces 2 000 milliards de dollars de stimulus, les consommateurs se sont laissé aller. Le crédit à la consommation facile les y a poussés, mais les taux appliqués sur les cartes de crédit sont de l’ordre de 25%. Évidemment, les défaillances de paiement de plus de 90 jours sur les cartes de crédit explosent. Elles sont au même niveau qu'en 2011, lorsque le taux de chômage était de 9 %.
Aux États-Unis, le marché des cartes de crédit est un marché de 1 300 milliards de dollars, soit exactement la même taille que le marché des subprimes qui a mis à terre Lehman Brothers et a entrainé les marchés boursiers et immobiliers dans le chaos en 2008. Est-ce le canari dans la mine de charbon macroéconomique, ou toute ressemblance entre les cartes de crédit et les subprimes est-elle fortuite ?
À l'été 2008, lorsque le Brent était à 140 dollars et que Goldman Sachs le voyait atteindre les 250 dollars, une analyse sérieuse du cycle de crédit pouvait laisser entendre qu’il était surévalué de 50 %, et qu’il devait plutôt se situer autour des 60-65 dollars. Le Brent a atteint un plus bas de 40 dollars en décembre 2008 et serait tombé à 20 dollars si l'Arabie saoudite n'avait pas orchestré la plus grande réduction de production de l'histoire de l'OPEP et retiré 4 millions de barils du marché pétrolier.
Le consommateur américain a commencé à mettre un pied à terre. Les dernières données sur l’endettement via les cartes de crédit, les prêts automobiles et les refinancements hypothécaires le confirment. Les faillites d'entreprises ont augmenté de 35 % au cours des six derniers mois, ce qui laisse penser que la hausse des taux qui vise à freiner l’inflation va finir par étouffer l’économie.
Comme souvent, les marchés sont détachés de la réalité et ne reflètent pas du tout le risque de récession et de défaut. Ce qui est certain, c’est que si ce risque se concrétise, il se propagera à la vitesse de la lumière des États-Unis vers le reste du monde, une fois de plus.
Que faire ?
Nous connaissons bien cette phrase de Peter Lynch : "Bien plus d'argent a été perdu par les investisseurs en se préparant aux corrections ou en essayant de les anticiper, qu'il n'en a été perdu lors des corrections elles-mêmes."
Nous savons aussi que l’approche PurePerf est meilleure que nous. Elle l’a prouvé à de nombreuses reprises dans le passé.
Alors pourquoi être tenté à nouveau de prendre nos profits et d’attendre d’y voir plus clair à la rentrée ou après les élections américaines ? Notre portefeuille est en hausse d’environ 4% depuis le début de l’année, les sicav monétaires rapportent près de 0.40% par mois. Si nous nous mettons en mode pause pendant les quatre prochains mois, nous serons autour de 5.60% à fin septembre.
La tentation du cash existe. Elle est parfaitement compréhensible et peut être une bonne option à condition d’accepter de passer à côté de hausses futures.
Les signaux PurePerf donnent un cap. On peut les appliquer à 100%, 70%, 50% ou seulement 20% en fonction de ses propres convictions et de son aversion au risque. Plutôt que de passer brutalement de 100% à 0%, on peut aussi procéder par paliers. Tout cela est très personnel et il n’y a pas de solution unique. Si vous avez un horizon de placement de 15 ans ou plus, le mieux est de ne pas vous poser de questions et de rester complètement investi. S’il est plus court, alors il peut être sage de réduire votre risque durant les périodes à moindre visibilité.
En conclusion
Par rapport au mois dernier, la dynamique haussière des actions et des matières premières s’est tassée en mai. Les marchés obligataires restent dans le dur en raison de pressions inflationnistes toujours présentes. À ce stade, rien n’est vraiment alarmant, mais nous savons d’expérience qu’il convient d’être vigilant en fin de cycle.
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L'équipe PurePerf