Une inflation qui s'est envolée à des niveaux inédits depuis 30 ans... Vous auriez parié que 2022 serait l'année en or des obligations indexées sur l'inflation, n'est-ce pas ? Eh bien, accrochez-vous, l'indice Bloomberg Euro Government Inflation-Linked Bond a vu rouge, plongeant de plus de 10% sur les neuf premiers mois de l'année. Même le mauvais élève de la classe, l'indice Bloomberg Euro Treasury 7-10 Year Bond, n'a pas fait aussi mal avec une perte de 17%. 

 

Alors, qu'est-ce qui se passe au juste ?

 

On va garder ça simple : une obligation d'État à taux fixe vous garantit un rendement chaque année, payé en coupons. Les obligations indexées sur l'inflation fonctionnent de la même manière, sauf qu'elles ont une petite astuce dans leur manche : leur valeur nominale est ajustée selon l'inflation. 

 

Selon les pays, il existe plusieurs formules. L’indexation peut porter sur le capital ou sur le capital et les coupons. On peut aussi avoir des coupons fixes et un capital indexé. 

 

Dans ce dernier cas, imaginez que vous achetiez une obligation indexée sur l'inflation offrant 2% d'intérêts. Si l'inflation grimpe de 10%, vos intérêts bondissent à 2.2%. Et si l'inflation continue de grimper ? Vous l'avez deviné, les coupons augmentent et le capital est réajusté de l’inflation à l'échéance pour préserver votre pouvoir d'achat. 

 

C'est tout bon, non ?

 

Eh bien, pas exactement. Vous voyez, l'astuce ici, c'est que le prix de l'obligation fluctue entre sa date d'émission et sa date de remboursement. Pour les taux fixes, c'est assez simple - Le prix d’une obligation monte lorsque les taux baissent et vice-versa. Pour une obligation indexée sur l'inflation, c'est un peu plus compliqué : son prix fluctue en fonction des taux réels, c'est-à-dire de la différence entre le taux nominal et l'inflation. 

 

Ainsi le prix d’un emprunt d’État indexé sur l’inflation à dix ans dépend de l’évolution des taux réels à dix ans, soit de la différence entre les taux fixes à dix ans et l’inflation anticipée pour les dix prochaines années. Prenons l’exemple d’un pays où les taux à dix ans seraient passés en un an de 1.50% à 4% (cas actuel des États-Unis), et où dans le même temps, les anticipations d’inflation seraient passées de 2.5% à 3.5% pour les dix ans à venir. De tels mouvements se traduiraient par une hausse des taux réels de 1.5%, puisque ceux-ci passeraient de -1% (1.5% - 2.5%) à +0.5% (4% - 3.5%).  

 

Les taux réels, mon nouveau super-héros

 

Plus que l'inflation, ce qui compte pour vous, l'épargnant, c'est le taux réel. Imaginez que vous investissiez dans un emprunt d'État à un taux de rendement fixe de 5% avec une inflation à 3%. Félicitations, vous venez de gagner 2% de pouvoir d'achat par an. Si, en revanche, l'inflation grimpe à 8%, votre épargne s'effrite de 3% par an. 

 

Et les politiques dans tout ça ?

 

Aucun membre d’aucun gouvernement ne le dira à haute voix, mais une inflation de 5% par an est une aubaine pour un pays endetté. 

 

Elle permet de poursuivre des programmes d’investissement pour répondre aux besoins urgents (hôpitaux et autres besoins sociaux) et de préparer le futur, comme la transition climatique. Elle réduit le fossé entre les plus riches et les plus pauvres en rognant petit à petit la valeur du capital. Enfin, elle augmente naturellement les rentrées fiscales (n’oublions pas que l’impôt le plus rentable pour le Trésor Public est la TVA, qui est indexée sur les prix) et diminue le montant de la dette (quatre années d’inflation à 5% suffisent à réduire la dette de 20%). 

 

À court terme, une inflation modérée peut être du pain béni pour tout gouvernement. La difficulté consiste bien sûr à en sortir après quelques années, ce qui est faisable à condition que les investissements soient bien pensés et bien gérés. C’est souvent d’où viennent les problèmes, mais nous nous éloignons de notre sujet...

  

Alors, que faire ?

 

Pour l'épargnant, la priorité est de protéger son patrimoine contre l'inflation pour maintenir son pouvoir d'achat. 

 

Les temps ont changé et les stratégies d'investissement qui ont fonctionné dans le passé peuvent ne pas être aussi efficaces à l'avenir. Chez PurePerf, nous avons déjà pris le taureau par les cornes. En plus de l’or physique, notre allocation stratégique de base comprend deux ETFs spécifiquement liés à l'inflation.

 

L'un d'eux est investi en emprunts d'État indexés sur l'inflation. Il est comme un surfeur qui suit les vagues des taux réels. Comme les taux réels à long terme ont monté en 2022, cet ETF a souffert. Nous en sommes sortis à temps et avons été peu pénalisés.

 

L'autre ETF est un fin gourmet des mouvements d'inflation. Il s'appuie sur le point mort d'inflation, un indicateur qui mesure la différence de rendement entre une obligation traditionnelle et une obligation indexée sur l'inflation. C'est comme le baromètre des anticipations d'inflation sur les marchés. Il grimpe quand l'inflation dépasse les attentes et fait la moue quand elle reste en dessous.

 

Le résultat ? L'ETF Lyxor EUR 2-10Y Inflation Expectations que nous utilisons a gagné 7.7% à fin septembre. Pas mal, n'est-ce pas ?

 

L'essentiel à retenir

 

Inflation, obligations, taux réels... Pas besoin d'être un génie de la finance pour comprendre que l'investissement est un monde en perpétuel mouvement. C'est un peu comme naviguer en haute mer : le vent change, la marée monte et descend, et vous avez besoin de différents outils pour naviguer en toute sécurité. D’où l'intérêt d'avoir plus qu'un simple compas dans votre sac à dos d'investisseur.

 

Chez PurePerf, notre stratégie s’appuie sur 13 ETFs aussi différents les uns que les autres. C'est un peu comme avoir des flèches de différentes formes et tailles dans son carquois : peu importe le vent ou la cible, nous avons ce qu'il faut pour toucher le mille.

 

 

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